Insectes

LIBELLULES

Près de 60 espèces de libellules et demoiselles ont déjà été observées sur les communes des vallées de la Leyre, parfois même sur une seule et même commune. Par la diversité et la qualité des zones humides rencontrées, le site Natura 2000 s'avère ainsi un site représentatif du cortège connu en Aquitaine. Sur la rivière, la richesse en espèces est moindre mais les virevoltes des calopteryx et les vols rasants du Cordulégastre annelé sont incessants en plein été.

 


Agrion de Mercure

Agrion de Mercure - Code 1044

L'Agrion de Mercure Coenagrion mercuriale est une espèce de demoiselle, arborant les couleurs typiques bleu et noir des agrions du genre Coenagrion. Le signe distinctif de l'Agrion de Mercure est son dessin noir au départ de l'abdomen, en forme de casque de Minotaure.

On rencontre l'Agrion de Mercure sur les ruisseaux bordés par des milieux ouverts et des prairies à hautes herbes, notamment près de clairières agricoles. L'espèce ne parait pas menacée en France mais elle reste toutefois surveillée à l'échelle européenne avec une répartition mondiale restreinte à l'Europe occidentale.

 

Oxygastra curtisii

Cordulie à corps fin - Code 1041

La Leyre permet des observations ponctuelles de l'Oxycordulie à corps fin Oxygastra curtisii mais l'espèce est ici très mal connue. Avec moins de 5 mentions ces dernières années, les individus présents sont peut-être des individus en dispersion depuis des sites plus réguliers comme le site N2000 voisin du Domaine d'Hostens. L'Oxycordulie est connue pour sa forte capacité de dispersion.

Dans son cours aval, la Leyre propose toutefois des habitats favorables : courant lent, parties calmes et bordées d'une ripisylve fournie et d'entrelas racinaires. A ce jour, les données sont donc insuffisantes et l'espèce mérite des prospections ciblées.

 

Leucorrhinia pectoralis

Leucorrhine à gros thorax - Code 1042

La Leucorrhine à gros thorax Leucorrhinia pectoralis compte parmi les trois espèces de leucorrhines présentes sur le Parc Naturel Régional. Ce trio est ici en limite méridionale de répartition et les populations sont remarquables à l'échelle nationale.

Liées aux zones humides stagnantes, les leucorrhines dépendent étroitement des lagunes pour leur conservation. L. pectoralis est toutefois présente ponctuellement sur le site des vallées de la Leyre, à la faveur de zones humides naturelles ou artificielles à proximité de la Leyre, tant en tête de bassin comme à Commensacq qu'en aval jusqu'à Mios.

Le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne présente une responsabilité majeure pour la conservation de l'espèce dans la Nouvelle Aquitaine.

 

PAPILLONS DE JOUR

Le territoire du Parc Naturel Régional acceuille environ 80 espèces de rhopalocères, les papillons de jour. L'Azuré des mouillères est une des espèces emblématiques du territoire mais n'a pas encore été repéré sur le site de la Leyre. Les vallées participent en revanche à la préservation de belles populations de deux espèces d'intérêt communautaire.

Fadet des laîches

Fadet des laîches - Code 1071

Le Fadet des laîches est une espèce protégée. Ce n'est pas le papillon le plus spectaculaire du Parc mais sa fréquence dans nos zones humides est exceptionnelle à l'échelle européenne.

Le Fadet des laîches ne connait qu’une très courte période de vol, de juin à juillet. Une seule génération de papillons prend son envol chaque été, et les individus vont se succéder avec une espérance de vie pour chacun d’une semaine en moyenne. Les femelles pondent quelques dizaines d’œufs, en les déposant par 2 ou 3 sur la Molinie. La Molinie et le Choin sont les deux uniques plantes-hôtes en France, deux graminées sur lesquelles le Fadet des laiches pond car le régime alimentaire des chenilles est très spécifique. La chenille se développe jusqu’à la fin d’été. L’automne et l’hiver seront passés en diapause, sorte d’hibernation, bien cachés dans les touradons de Molinie. La chrysalide se passe au printemps suivant pour donner naissance à l’adulte volant.


Sur le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, le Fadet des laîches est plus abondant dans les landes de ceinture autour des mares forestières, les lagunes, et dans les tourbières. On le rencontre au sein de la pinède d’exploitation à la faveur des éclaircies les plus humides et des bords de fossés, toujours sur les zones à Molinie.

 

Damier de la Succise

Damier de la Succise - Code 1065

Ce beau papillon protégé est de couleur marron à damiers oranges vu de dessus, et le revers de ses ailes est orange orné de damiers clairs. Il tire son nom d’une de ses plantes hôte : la succise des prés. C’est la plante préférée de ses chenilles. On le retrouve également sur d'autres scabieuses ou du Chèvrefeuille.

Pendant l’hiver, les chenilles hibernent en groupe jusqu’au printemps dans un nid de soie près du sol. Les papillons volent de fin avril à début juillet, avec un pic de vol à la mi-mai dans les Landes de Gascogne. Sa durée de vie en tant qu'adulte est de trois semaines. 

Ce papillon apprécie les prairies, les tourbières, les prés humides, les lisières de feuillus. Il butine la plupart des fleurs nectarifères (plantes ayant un organe sécrétant le nectar - liquide sucré). 

Sur le territoire du Parc Naturel Régional des Landes Gascogne, les dernières prairies autour des villages ruraux accueillent l'espèce mais le Damier se montre surtout régulier dans la forêt de pins, à la faveur des chemins forestiers et des lisières de landes.

 

COLEOPTERES

Rappelons ici que les coléoptères font office d'un des groupes taxonomiques les plus riches à l'échelle planétaire, avec un tiers des espèces d'insectes qui se compte en centaines de milliers d'espèces !

 

Cerambyx cerdo

Grand Capricorne - Code 1088

Le Grand capricorne Cerambyx cerdo est l'un de nos plus grands insectes. L'adulte se rencontre de mai à août sur le tronc des vieux chênes. L'animal est crépusculaire et nocturne. Il peut néanmoins être observé dans la journée et notamment sur des fruits mûrs.

La larve évolue sur 3 à 4 ans sur différentes espèces de chênes mais aussi sur le châtaignier en consommant le bois de l'arbre dans lequel elle troue des galeries impressionnantes. Les arbres affaiblis (ou élagués) sont prisés et peuvent présenter des dizaines de loges nymphales, ouvertes vers l'extérieur du tronc pour permettre aux adultes d'émerger en début d'été.

La Nature fait bien son oeuvre et l'insecte s'inscrit dans le cycle de vie naturel des forêts et des arbres matures. Un arbre colonisé peut vivre encore bien des décennies et l'insecte n'a pas le moindre intérêt pour vos charpentes !

Attention: un Cerambyx peut en cacher un autre ! Le Grand Capricorne mérite une attention particulière pour sa détermination au vu d'espèces proches, bien connues elles aussi dans la région. Pour vous aider dans la détermination, découvrez les critères d'identification sur le site de l'OPIE.

 

Lucane cerf-volant

Lucane cerf-volant - Code 1083

Le Lucane Lucanus cervus est le plus grand coléoptère d'Europe. Il tient son nom de la ressemblance des grosses mandibules du mâle avec les bois d'un cerf. La femelle est appellée "biche". Comme bien des insectes, il passe la majorité de sa vie à l'état larvaire. La période de vol des adultes est d'un mois environ seulement.

La larve, translucide à tête orangée, est saproxylophage, c'est à dire qui consomme uniquement du bois mort. Elle se nourrirait durant 5 à 6 années de bois mort ou pourrissant, en particulier au niveau des souches et des grosses racines, jusqu'à atteindre 8 à 10 cm pour les larves mâles. Comme tout le cortège saproxylique, le Lucane participe activement au recyclage de la matière végétale produite en forêt. 

L'espèce ne parait pas directement menacée en France mais elle symbolise le rôle majeur et la diversité du cortège saproxylophage chez les insectes. Plus globalement, le Lucane rappelle la place qu'il convient d'accorder aux bois sénescents et déperissants et aux cycles naturels de la matière en forêt.

En 2012, le Parc Naturel a lancé des études des forêts alluviales dans les vallées de la Leyre. L'étude des invertébrés saproxyliques (par David Genoud) a permis de faire valoir l'intérêt de ce cortège comme bio-indicateur de l'état de conservation des chênaies et des aulnaies des bords de Leyre. Une première liste de 70 espèces peut désormais contrinuer à dresser une liste référentielle pour l’évaluation de la qualité des boisements du bassin de la Leyre et plus largement du massif landais.

 

En parallèle, des inventaires de la Société Linéenne de Bodreaux ont permis de mettre à jour l'intérêt des vallées de la Leyre pour les coloptères aquatiques.

 

marais

Rivières oligotrophes naturelles avec embâcles préservés, berges boisées, bras-morts et marais inacessibles, mares forestières temporaires... la diversité des habitats et la relative bonne qualité des eaux permettent de conserver un cortège intéressant. Parmi les espèces patrimoniales à retenir, citons à titre d'exemple : Gyrinus natator (espèce nord-européenne de gyrin très rare en France), Agabus uliginosus et Stenus palustris (des prédateurs aquatiques), Macronychus quadrituberculatus (dans les eaux courantes non polluées), Agnathus decoratus (espèce rare corticole et xylophage sur les aulnes morts semi-immergés), ...

 

 

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