Aulnaies et Bétulaies

Les boisements humides et marécageux

Si les essences arborées (Aulne glutineux, Saule roux, Frêne commun, Bouleau pubescent...) structurent les grandes classes et alliances de végétation, c'est au travers du sous-bois et des plantes herbacées que s'apprécient toutes les nuances de ces forêts.

Les boisements humides se déclinent à eux seuls au travers d'une douzaine de types d'habitats au sens phytosociologique. Trois groupements végétaux sont rattachés à deux habitats classés Natura 2000, tous deux prioritaires à l'échelle européenne.

 

1- Boulaies pubescentes tourbeuses de plaine - Code 91D0-1*

Association : Sphagno palustris-Betuletum pubescentis

La boulaie ou bétulaie pubescente tourbeuse à sphaignes est un boisement extrêmement localisé au sein du site comme dans la région, avec quelques stations disséminées. Ce boisement acidiphile et oligotrophe est jugé prioritaire au sein du réseau Natura 2000.

bétulaie

Dans cet habitat le Bouleau pubescent Betula pubescens domine l'étage arboré, implanté sur une épaisseur faible à importante de tourbe. Le sous-bois est marqué par la présence de sphaignes minérotrophes et notamment de la Sphaigne des marais Sphagnum palustre qui peut y édifier quelques buttes. On peut trouver ici la Violette des marais, espèce protégée.

Ce boisement est générallement hors de portée des crues mais profite d'un engorgement maximal par les eaux de nappe. Les dynamiques permettant d'installer ce type de bétulaie sont mal connues, notamment face à la fréquence plus importante d'un groupement végétal proche : l'aulnaie-saulaie à sphaignes. Les bétulaies tourbeuses pourraient exprimer un stade ultimal de végétation sur milieu tourbeux.

Plus d'infos : Cahier d'habitats

 

 2- Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae) - Code 91E0*

Largement répandus en France, ces habitats restent peu communs, dispersés et s'expriment généralement sur de faibles surfaces d'un seul tenant. Leur localisation appelle inévitablement une préservation, en accord avec la protection globale des dynamiques naturelles des cours d'eau. Sur la Leyre, ces habitats sont particulièrement concernés par une colonisation rapide par l'Erable negundo, échappé des jardins.

 

L'habitat générique est ici décliné au travers de deux habitats élémentaires acidiphiles et mésotrophes :

Aulnaies-frênaies à Laîche espacée des petits ruisseaux - Code 91E0*-8

Association : proche du Carici remotae-Alnetum glutinosae

Si l'association entre aulnes et frênes est courante en bord de Leyre et dans nos forêts alluviales, Natura 2000 appelle à se concentrer sur une aulnaie-frênaie méso-hygrophile typique des bourrelets alluviaux périodiquement inondés. Cet habitat particulier se rencontre surtout dans le cours moyen du Val de l'Eyre et plus ponctuellement sur quelques affluents et en bord de Petite Leyre.

Le sous-bois s'exprime par des touffes de Laîche espacée Carex remota et la présence d'espèces associées : la Petite Valériane, la Fougère femelle, la Renoncule rampante... Le Scirpe des bois et le Groseiller ouge, espèces protégées en Aquitaine, peuvent s'y rencontrer.

aulnaie à Scirpe des bois

 Plus d'infos : cahier d'habitats

 

Aulnaies à hautes herbes - Code 91E0*-11

Association : proche du Filipendulo ulmariae-Alnetum glutinosae

Cette aulnaie s'installe sur des sols plus neutres et riches en humus. L'engorgement et l'humidification permanente du sois-bois proviennent de la proximité de la nappe. La dégradation de la litière est ici aussi très rapide, traduite notament par la présence d'espèces à fleurs plus nitrophiles communes aux mégaphorbiaies : la Reine des près, l'Eupatoire chanvrine, l'Angélique sylvestre, la Lysimache commune, ou l'Epilobe hirsute...

L'aulnaie à hautes herbes est un stade dynamique et soufvent transitoire entre les prairies à hautes herbes (les mégaphorbiaies - habitat N2000) et les aulnaies marécageuses. La proximité des habitats en contact immédiat peut gêner l'interprétation sur le terrain avec la pénétration d'espèces voisines.

A ces deux habitats déclinés, on doit également associer l'aulnaie-saulaie à Laîche élevée Carex elata, qui s'étend sur une bonne partie des zones alluviales du cours moyen de la Leyre où l'étalement des crues est le plus vaste et long. Le sous-bois est ici caractérisé par de grandes lâiches en touradons, par l'Iris des marais, le Lycope d'Europe ou encore la Menthe aquatique. Mais la traduction la plus originale de ce fonctionnement alluvial actif est la présence de la Dichelyme chevelue, mousse corticole rarissime.

Foret alluviale

 

Toutes les cahiers d'habitats sont disponibles en téléchargement sur INPN.

 Pour des élements plus complets sur la diversité phytosociologique des boisements de la Leyre, il convient de se reporter aux différents travaux du Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique.

En parallèle, le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne dispose d"élements sur la fonctionnalité de ces boisements, notamment au travers de valeurs dendrologique, faunistique et fongique.

 

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