Dichelyme chevelue Dichelyma capillaceum - Code 1383
Dichelyma capillaceum est une mousse très rare en Europe, essentiellement présente dans le sud de la Suède et en Finlande. Les populations françaises se résument uniquement à la basse vallée de la Leyre !
Sa découverte en Gironde, dans un marais de Biganos, date de 1894 mais Dichelyma capillaceum n'a connu un regain d'intérêt que depuis une quinzaine d'années à peine. Le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne a proposé au Conservatoire Botanique de mener des études en 2007 et 2013 sur l'écologie et la bryosociologie de l'espèce dans le contexte des vallées de la Leyre. Cette espèce est apparue comme caractéristique d'une association bryophytique très originale et nouvelle, et indicatrice fidèle du bon fonctionnement de la forêt alluviale.
La rareté extrême des sporophytes en Europe explique la multiplication principalement végétative. Sur la Leyre, seuls des individus mâles ont été observés. L'espèce a été considéré lors du dernier rapportage à l'Europe comme en état de conservation favorable.
Dans la vallée de la Leyre, Dichelyma capillaceum ne se développe que sur des supports ligneux de divers types : arbres vivants, arbres morts, souches, troncs couchés. Il s'agit majoritairement d'aulnes glutineux. Les habitats colonisés sont exclusivement des boisements marécageux ou alluviaux de type aulnaie et aulnaie-saulaie, oligotrophes à mésotrophes, acidiphiles à neutrophiles.
Le groupement à Dichelyma capillaceum est caractérisé par l’alternance de phases hivernales immergées, longues de quelques semaines à quelques mois, et de phases émergées. Dichelyma capillaceum parvient, dans des cas optimaux, à former des manchons continus, de la base du tronc jusqu’à une hauteur fixe par rapport au cours d’eau voisin. Au delà du niveau maximal des hautes eaux, c’est le domaine des groupements lichéniques (souvent rares en bryophytes), souvent situés au dessus de 100 cm.
Fluteau nageant Luronium natans - Code 1831
Le Fluteau nageant est une petite plante aquatique dont la morphologie varie en fonction de la situation écologique. La forme la plus typique se rencontre généralement en eaux stagnantes, avec des feuilles flottantes, généralement à limbe un peu luisant, obovale, elliptique et trinervé. Les fleurs sont fragiles, solitaires, émergeant hors de l’eau sur de longs pédicelles avec 3 pétales blancs à base jaune arrondis.
Sur la Leyre, principalement le long de la Grande Leyre, la forme rhéophile, adaptée au courant, est très commune. Le Fluteau vient alors participer à former des herbiers en lit mineur, aux côtés de potamots, de rubaniers ou de callitriches. Durant l'été, à la faveur d'atterrissements ou d'eaux peu courantes, le Fluteau reprend sa forme typique. Il peut facilement se montrer amphibie et résiste à une exondation temporaire, aux côtés de baldédies et de renoncules.
L’espèce se rencontre dans des eaux douces oligotrophes à méso-eutrophes. Le Fluteau semble préférer un bon ensoleillement et une eau claire et de bonne qualité. Sur la Leyre, les stations sont régulièrement disséminées avec des herbiers de quelques mètres carrés. Le Fluteau sait également prospérer dans des eaux turbides sur un substrat vaseux et voit ponctuellement ses effectifs exploser avec plusieurs milliers de pieds dans des marais connectés à la Leyre.
Au niveau de l’Europe, la Grande-Bretagne et la France hébergent la majorité des populations. L’espèce est généralement cité partout comme rare. Il est considéré comme en régression généralisée dans l’ensemble de son aire de répartition et en dehors de la Suède, le Fluteau est partout considéré comme en état de conservation défavorable ou mauvais, y compris en France. Il bénéficie à ce titre d'un plan national d'actions (à consulter ici).
L’importance des peuplements sur le site des vallées de la Leyre contraste avec sa rareté au niveau régional et national. Les vallées de la Leyre héberge largement la plus grande partie de la population régionale. Toutefois, une mise à jour des connaissances est importante à lancer sur la Leyre.
Caropsis ou Faux-Cresson de Thore Thorella verticillatinundata - Code 1618
Le Caropsis est une minuscule ombéllifère vivace de 5 à 15 cm. Voir description ici.
Trois stations uniquement de Caropsis étaient reportées au sein des vallées de la Leyre lors de l'élaboration du Docob. Le site des vallées de la Leyre n’englobe pas les milieux de prédilection classiques du Caropsis qui correspondent à des gazons amphibies baignées par des eaux stagnantes oligotrophes et acides.
Pour cette espèce, l’enjeu majeur de conservation repose sur les lagunes mais l'espèce étant protégée, il convient de garder une attention partioculière sur les stations connues et de veiller à sa présence potentielle sur les formations végétales amphibies des têtes de bassin versant.
Autres espèces végétales à fort enjeu patrimonial
Une bioévaluation complète des plantes reste à mener sur le territoire du Parc ou à l'échelle du site des vallées de la Leyre. La liste qui suit n'est pas exhaustive et illustre simplement la diversité des enjeux de conservation de la flore au sein du site Natura 2000.
Au sein des végétations aquatiques :
Potamogeton berchtoldii, Potamogeton gramineus, Potamogeton x variifolius (hybride hybride fixé du Potamogeton berchtoldii × natans, endémique à l'Aquitaine), Utricularia australis, Utricularia minor
Au sein des boisements frais et humides :
Scirpus sylvaticus, Carex pseudobrizoides
Au sein des clairières alluviales et des marais de la Leyre :
Hottonia palustris et avant tout un cortège exceptionnel d'hépatiques et de mousses : Bryum tenuisetum, Micromitrium tenerum, Riccia huebeneriana, Riccia canaliculata
Ephemerum spinulosum (une des rares populations en Europes et la seule population connue en France jusqu'en 2016 avant la découverte d'une autre population sur une tourbière de l'Adour)
Au sein des landes et des zones tourbeuses de la vallée :
Sphagnum magellanicum, Sphagnum capillifolium, Sphagnum tenellum, Sphagnum fallax
Sphagnum angustifolium, Rhynchospora alba, Drosera intermedia, Drosera rotundifolia
Eriophorum latifolium, Gentiana pneumonanthe, Lycopodiella inundata, Narthecium ossifragum, Viola palustris
Au sein des prairies :
Isoetes histrix, Romulea bulbocodium, Oenanthe media (silaifolia), Laserpitium prutenicum L. subsp. dufourianum