1- Eaux stagnantes à végétation vivace oligotrophique planitiaire à collinéenne des régions atlantiques, des Littorelletea uniflorae - Code 3110-1
Associations : Hyperico elodis–Potametum polygonifolii / Eleocharitetum multicaulis /
Scirpetum fluitantis / Thorello submersae-Littorelletum uniflorae.
et d'autres associations restant à définir
Sont regroupées dans cet habitat des végétations vivaces, aquatiques ou amphibies (sujettes à exondation régulière) typiques d'eaux peu profondes et pauvres. En France, l'habitat reste rare et se rencontre dans les plaines de l'Ouest et du Sud-Ouest et dans le Massif Central.
Sur le site de la Leyre, l'habitat se forme sur des sols sableux ou tourbeux, dans les fossés et les ruisseaux en tête de bassin versant, et plus localement sur les abords de mares ou de plans d'eau. On le rencontre loin en aval sur le cours d'eau principal, originalité de ce site dans un contexte de rivières oligo-mésotrophes devenues rarissimes en plaine. L'habitat est particulièrement représentaif des lagunes landaises.
Selon les variantes de composition de l'habitat, les teintes dominantes peuvent aller du violacé avec le Jonc bulbeux et la Jussie des marais, au vert vif du Scirpe flottant et du Potamot à feuilles de renouée. Les floraisons sont marquées de jaune avec le Millepertuis des marais ou de blanc avec la Renoncule à fleurs toutes blanches. La stabilité et les compositions floristiques de l'habitat dépendent de l'alternance régulière de phases immergées et émergées et de leur durée respective. L'ensolleillement accroit de façon spectaculaire les densités de chaque espèce.
Il s'agit d'un des habitats susceptibles d'acceuillir une espèce de plante classée Natura 2000 : le Fluteau nageant. L'habitat est fréquenté par une belle diversité de libellules, par le Campagnol amphibie et toute une faune aquatique adaptée à ces variations régulières de niveaux d'eau. Les assecs prolongés, les reprises de fossés et les transports de sable associés sont temporairement défavorables à l'habitat.
Plus d'infos : cahier d'habitats
2- Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes avec végétation des Littorelletea uniflorae et/ou des Isoeto-Nanojuncetea - Code 3130
Cet habitat naturellement hétérogène se décline en divers habitats et associations végétales à part entière. Il s'exprime par des gazons de plantes annuelles de très faible hauteur, à tendance pionnière. Restreints à de très faibles superficies et à des localités disséminés, ces groupements végétaux présentent un fort intérêt patrimonial.
Communautés annuelles oligotrophiques à mésotrophiques, de bas-niveau topographique, planitiaires, d’affinités atlantiques, des Isoeto-Juncetea - Code 3130-4
Association : vicariant de l'Elatino hexandrae-Juncetum tenageaie ?
Le rattachement à cet habitat est parfois mal aisé; les Landes de Gascogne sont en dessous de l'aire de répartition connue. Il s'agit sur le site de la Leyre d'un gazon amphibie de bas niveau caractérisé par la présence de l'Elatine à six étamines Elatine hexandra, de lythrums et de petits joncs annuels.
Deux signalements à peine sont connus dont une mention plus récente de 2005 sur Biganos, dans un marais alluvial à la faveur d'une dépression creusée pour la chasse au gibier d'eau. Attention, l'Elatine se montre très discrète : une telle plante prostrée, de quelques centimètres à peine, se découvre par celui qui sait à quoi s'attendre... Elle reste très rare en Aquitaine.
Plus d'infos : cahier d'habitats
Communautés annuelles oligotrophiques à mésotrophiques, acidiphiles, de niveau topographique moyen, planitiaires à montagnardes, des Isoeto-Juncetea - Code 3130-5
Association : Cyperetum flavescenti-fusci
Plusieurs restent à définir .
Les groupements végétaux correspondent ici à un niveau légèrement supérieur au précédent, à savoir une durée d'immersion plus courte lors de crues de vaste ampleur. Cet habitat s'observe sur des sols minéraux bien apparents, sableux ou limoneux et généralement pauvres. Le Conservatoire Botanique évoque le caractère patrimonial exceptionnel de ces communautés à l'échelle nationale.
Ici la végétation herbacée est encore plus courte, avec des plantes courtes, prostrées ou frêles. On observe donc l'habitat en position agenouillée, sur des sols humides, généralement sur les berges de la Leyre ou des marais associés avec un marnage important. Le botaniste attentif verra ici de belles populations de petits souchets colorés comme le Souchet vert-jaunâtre Pycreus flavescens et diverses espèces fleuries : cicendies, Illecèbre verticillé, mourons, lythrums...
Ces espèces sont régulièrement colonisées par d'autres plantes des communautés voisines comme des joncs vivaces, la Jussie des marais... Leur maintien est étroitrement lié aux crues régulières et aux nouveaux dépôts de sable et de limon.
Tous les cahiers d'habitats sont disponibles en téléchargement sur INPN
Pour des élements plus complets sur la diversité phytosociologique des végétations aquatiques de la Leyre, il convient de se reporter aux différents travaux du Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique, et en particulier :
Blanchard F., Lamothe B., 2003, Typologie des végétations aquatiques, amphibies et des bas niveaux topographiques non tourbeux des eaux douces et oligo-halines du réseau hydraulique de la Leyre et de ses affluents (Gironde, Landes). CBNSA-PNRLG. 155p.