Une forêt sauvage.. mais toute jeune
Les vallées ont connu plusieurs siècles de défrichement partiel qu’il est bon de comprendre pour ajuster le regard que l’on peut porter sur ces milieux forestiers d’aucuns considèrent aujourd’hui sauvages.
L’empreinte de l’Homme dans la Haute-Lande a longtemps très peu modifié les paysages, alors constitués de quelques clairières au sein d’une sylve primitive diversifiée : chênes principalement, bouleaux, pins, aulnes, saules et même une présence notable du Hêtre jusque dans l’Antiquité.
C’est à partir de la fin du Moyen-Age que le défrichement va prendre une échelle inédite sur le territoire. Les vastes parcours ovins sur les landes humides marquent le paysage local pendant plusieurs siècles. Les pentes naturellement drainées des vallons hydrographiques et les hauts de versant restent bien souvent occupés par des forêts mixtes feuillus-résineux. En revanche, les fonds de vallon sont pour partie défrichés et assainis au profit de près de fauche et de parcours pastoraux.
Jusqu'à la fin du 19ème siècle, les fonds de vallon convertis en prairie sont un élement essentiel de l'agriculture paysanne. Puis à la fin de ce siècle, l’extension rapide et continue de la pinède au travers de grands chantiers d’assainissement va bouleverser le paysage et les usages associés, notamment avec le radelage. Au XXème siècle, le paysage agro-pastoral s'efface donc rapidement et seuls quelques près de fauche subsistent de façon disséminé. Les quelques prés bordant le Lacanau de Mios constituent aujourd'hui un des vestiges de ce paysage révolu.
Au 20ème siècle, en particulier dans sa seconde moitié, le massif forestier cultivé est ancré et prédominant. La pinède qui couvre la majorité du territoire est partagée par de grands propriétaires dont les propriétés intègrent les abords de cours d’eau. Non ou peu exploités, les milieux ouverts s'enfrichent et laissent progressivement place à une forêt spontannée, notamment d'aulnaies-saulaies sur les anciennes prairies les plus humides.
Au sein du site, les bords de cours d'eau sont donc une mosaïque de milieux forestiers, alternant des boisements jamais défrichés depuis des siècles (Carte de Cassini et de l'Etat Major), des boisements exploités ponctuellement... et des boisements spontannés souvent non exploités !
