REPTILES
Cistude d'Europe - Code 1220
La Cistude d'Europe Emys orbicularis est notre tortue d'eaux douces autochtone ! En Aquitaine, les populations restent encore importantes et la région correspond à la zone de rencontre entre deux sous-espèces.
Observée ici ou là sur quelques embâcles de la Leyre, la Cistude se rencontre principalement sur les marais associés à la Leyre et ses bras-morts. Les données proviennent essentiellement d'individus en thermorégulation (basking) et permettent de deviner les milieux aquatiques utilisés par notre population locale. La Cistude est active générallement de mars à octobre mais ce sont les conditions météorologiques saisonnières qui dictent les premiers réveils et le début de l'hibernation, passée enfouie dans la vase.
Les sites de ponte sont ici bien moins connus et en sont d'autant plus vulnérables : chemins sableux, talus, versants exposés... D'autres découvertes viennent compléter notre connaissance des habitats propices à l'espèce. Ainsi en tête de bassin versant de la Grande Leyre, la Cistude fréquente de petits ruisseaux et même des fossés forestiers comme à Sabres.
Localement, l'étude de l'espèce la plus aboutie sur la Leyre remonte à 2005 avec un état des lieux des populations sur les plaines du Teich, en limite aval du site Natura 2000 (Cistude Nature - Département de la Gironde). 160 individus ont été capturés et pour partie recapturés, permettant d'estimer la population à plus de 350 individus sur 40 ha.
La Cistude est une espèce longévive et sédentaire. La présence d'individus peut ainsi tamponner pendant un certain temps des changements dans la qualité des habitats et la destruction de sites majeurs de ponte. Une mise à jour régulière des connaissances et une protection rigoureuse de ses habitats aideront à conserver l'espèce.
POISSONS
Les lamproies sont des poissons sans machoires mobiles et sans écailles, formant un ordre taxonomique et une famille à part entière. Il s'agit de formes ancestrales de poissons, aujourd'hui peu diversifiés mais pour autant fascinants ! Le disque buccal, sorte de ventouse adapté à la succion, permet aux lamproies migratrices de s'accrocher et de parasiter d'autres poissons en mer.
Les lamproies sont toutes d'intérêt communautaire (Natura 2000), leur répartition mondiale étant réduite à l'Europe du Nord et de l'Ouest. La Leyre est l'une des rares rivières d'Aquitaine encore libres de tout aménagement sur l'essentiel de son cours. Les espèces migratrices, lamproies et Anguille d'Europe, ont ainsi la possibilité de remonter depuis le Bassin d'Arcachon jusqu'en tête de bassin versant de la Grande Leyre.
Les informations sur ces espèces proviennent principalement de l'Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA-Agence Nationale de la Biodiversité) et des Fédérations Départementales de Pêche landaise et girondine.
Lamproie de Planer - Code 1096
La Lamproie de rivière Lampetra planeris, dite aussi "chatouille", est une espèce de rivière stricte. A taille adulte, il s'agit de la plus petite des trois espèces de lamproies (<15 cm), non parasite à l'inverse des deux autres. Les premiers stades larvaires sont très proches entre espèces et le recours à la génétique est le plus fiable.
Les lamproies de Planer s'accomodent bien pour frayer de substrat bien plus fin que les deux autres espèces migratrices. Le fond sableux des cours d'eau des Landes de Gascogne est globalement adéquat à la reproduction et s'avère ainsi moins limitant en terme de capacité d'acceuil. Sur les frais actives, plusieurs dizaines d'individus des deux sexes peuvent s'accoupler ensemble jusqu'à cent fois par jour (Sabatié MR & Baglinière JL, 2001).
Lors des pêches électriques sur la Leyre et ses affluents, la Lamproie de planer ressort quasi- systématiquement, en densité variable toutefois.
Lamproie marine - Code 1095
La Lamproie marine Petromyzon marinus est la plus grande des trois espèces de lamproies (>80cm adulte). C'est une migratrice amphihaline anadrome : elle se reproduit en eau douce, comme sur la Leyre, mais passe sa vie adulte en eau salée. L'Anguille par exemple est une migratrice catadrome, se reprduisant en Mer puis grandit et vit en eau douce.
La montaison de la Lamproie marine, passage de l'océan à nos rivières, se déroule entre décembre et mai avec un pic au début du printemps. Pour frayer, les lamproies marines recherchent des zones de graviers et de galets avec un courant marqué. La Leyre et ses affluents sont des cours d'eau lents, aujourd'hui nappés de sable fin sur l'essentiel de leur linéaire. Les frayères potentielles sont donc devenues rares, liées aux quelques affleurements naturels de couches géologiques graveleuses ou par défaut, à des apports artificiels de gravats (moulins, piles de ponts...). Elles sont strictement protégées par la règlementation en vigueur.
La vie larvaire s'étale sur plusieurs années jusqu'à la métamorphose où les jeunes adultes vont dévaler les cours d'eau en automne ou en hiver et poursuivre leur croissance en mer pendant deux ans environ.
Lamproie fluviatile - Code 1099
La Lamproie fluviatile Lampetra fluviatilis, dite aussi Lamproie de rivière, est une espèce avec une taille intermédiaire entre la Planer et la Lamproie marine. Migratrice amphihaline elle aussi, elle présente un cycle de vie très proche de cette dernière. La phénologie (espèce plus précoce) et les caractéristiques des zones de frayère sont toutefois nuancées. Sur la Leyre girondine par exemple, les potentialités d'acceuil en termes de frayères semblent deux fois plus fréquentes pour la Lamproie fluviatile. Pourtant, les observations sont bien moins importantes, du fait avant tout de réussir une détermination des jeunes stades avant métamorphose.
La Lamproie fluviatile est connue pour remonter moins en amont les cours d'eau. Les fleuves côtiers courts comme la Leyre sont ainsi importants pour l'espèce. Si la répartition des lamproies marines et fluviatiles sont assez proches, les deux espèces partagent la contraction de leur aire de répartition et la fonte des stocks de géniteurs en réponse aux aménagements, à la dégradation des habitats et à la pollution des eaux.
Pour les toutes lamproies, le recensement et la protection des frayères potentielles et la franchissabilité des obstacles sont des éléments essentiels à l'estimation de la capacité d'acceuil et à la bonne santé des populations.
Pour des informations récentes, consultez le dernier rapport d'expertise de la Fédération Départementale de Pêche de Gironde :
FDAAPPMA, 2015, Etude de la reproduction des lamproies migratrices sur le bassin versant de la Leyre. Rapport technique. 153p.
Toxostome - Code 6150
Le Toxostome Chondrostoma toxostoma, dit aussi "Bassou" ou "Libournette", est une espèce présentant une aire de répartition mondiale limitée au sud de la France et au nord de l'Espagne. Autochtone sur la Garonne et l'Adour, l'espèce a pu être signalée sur la Leyre mais sa réelle présence reste ici à vérifier.
Le Toxostome vit en eaux vives sur les fonds de galets. L'habitat semble donc majoritairement non optimal sur le cours de la Leyre. Seuls quelques affluents et confluences semblent mériter un contrôle. Il sera alors possible d'estimer la réelle participation du site à la préservation de l'espèce à l'échelle du réseau Natura 2000.